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Bibliothèque Aurence
 
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Une histoire qui continue

Le parti architectural s’inscrit clairement dans l’actualisation d’une histoire courte mais déjà complexe. La bibliothèque, comme le quartier, existe depuis quarante ans, presque deux générations d’enfants y ont déjà des souvenirs. Malgré d’évidentes imperfections, faire table rase de ce passé nous semble dommageable à la fois pour toutes les personnes y ayant vécu et du point de vue du développement durable. C’est pourquoi nous proposons de restructurer la bibliothèque en l’agrandissant. La bibliothèque est aujourd’hui sous-dimensionnée et mal orientée dans le quartier, malmenée par les récentes transformations du centre commercial, mais elle est identifiée pour les nombreux usagers qui la fréquentent et la population en général comme un équipement culturel phare. Ses qualités constructives permettent de transformer très facilement ses défauts d’usage.

 

Structurer le quartier

L’enjeu est de créer des liens avec le centre commercial et ses consommateurs, d’instaurer un rapport de proximité convivial plutôt que de s’en écarter et lui faire face. Les flux de circulation existent bien mais la façade du centre commercial reste une façade arrière. La libération presque totale du rez-de-chaussée de la bibliothèque actuelle permet aux piétons de ne plus la contourner, elle reste cependant très présente. Symbole fort, tout les piétons franchissent alors librement l’enceinte de l’ancienne bibliothèque, aménagée en vaste parvis couvert et lumineux. Ce parvis abrite l’entrée principale de la bibliothèque étendue, faisant face aux deux accès de la galerie commerciale. La réserve de livres y est mise en scène, le mur en béton qui l’entoure permet une signalétique forte et un affichage renouvelé, protégé par une double façade vitrée, l’accès navette y marque l’appartenance au réseau. L'implantation de la bibliothèque facilite la relation intuitive entre le parvis haut et l’avenue du président René Coty, génératrice de flux importants. 

Traitement des espaces extérieurs

La place est minérale, entourée de bancs et bordée d’arbres, deux éléments  qui s’immiscent ponctuellement sur la place et dans le bâtiment. La place est ainsi associée à la bibliothèque pour former un ensemble urbain cohérent, la bibliothèque comme façade principale de la place, et cette dernière comme espace public de qualité. De larges dalles de béton aux granulats visibles qualifieront les espaces de séjour et ralentiront la déambulation à l’approche des bancs, tandis que le reste de la place sera constitué d’un matériau plus lisse. Le jardin de lecture attenant à la bibliothèque constitue le pendant de la place publique. Une première partie, côté bibliothèque, dispose de larges banquettes de lecture à ciel ouvert, favorisant une ambiance conviviale. Un second espace, situé en belvédère sur la ville, propose des alcôves de lecture accessibles par un cheminement circulaire. Le lecteur y est au calme, dans un espace en creux délimité par des plantations extensives, déjà présentes sur le toit végétal de la bibliothèque. Afin de traiter de façon qualitative le talus et de permettre une plus grande appropriation des espaces ouverts, le cheminement reliant les points bas et haut du site se décline dans une série de terrasses alternativement plantées ou praticables. Elles valorisent et mettent en scène les arbres existants et intègrent des escaliers aisément praticables, invitant à une halte au cœur des arbres. Cette partie du paysage urbain d’ambiance très végétale et plus intime, s’inscrit en contre-point du parvis très minéral et ouvert.

Un bâtiment généreux et accessible

Totalement vitré et coloré - un vert très lumineux- la qualité du bâtiment varie selon les différentes transparences et profondeurs. La hauteur modeste de ce vitrage le rend accessible, habitable. La sous-face du parvis est traitée en aluminium anodisé, le vert lumineux s’y reflète. Elle est éclairée dès la nuit tombante. C’est un lieu de convivialité, abrité des intempéries, où l’on rapporte ses livres, où l’on peut lire l’édito de la bibliothèque, attendre un rendez-vous assis, garer son vélo, consulter les horaires et la programmation. Le traitement de cette sous-toiture se poursuit tout autour de la bibliothèque entre le manteau bois en surplomb et le vitrage. Lorsque les façades vitrées passent devant des murs pleins, elles sont légèrement dépolies pour accentuer la qualité de la lumière selon l’évolution de la disposition des collections. Le rayonnage imaginé est de couleur neutre et lumineuse. Son organisation, perpendiculaire aux flux principaux de circulation, permet d’identifier les collections et de distinguer les zones de passage et les zones de butinage. Différents espaces de lecture sont proposés pour que chaque usager y trouve sa place. Des alcôves acoustiques s’intègrent en différents endroits, définies par des plafonds suspendus à une hauteur de 250 cm, entourés de rideaux légers et translucides, manipulables par le public. L’espace cinéma est organisé en gradins. Au-delà des bacs de CD, on peut s’installer sur deux larges rangées de gradins, soit pour consulter des écrans individuels installés en console, soit pour assister à une projection commune dans la double-hauteur à l’ouest, pouvant servir au club polar mitoyen. Le pôle petite enfance est une sorte de maison à part. Situé en léger contre-bas de l’étage (trois marches), il s’inscrit dans l’étage de l’ancienne bibliothèque, le vide étant transformé en terrasse entre les murs vert lumière, qui repousse la frontière du volume intérieur. Ce lieu de lecture est un havre de paix dans la ville. La terrasse est un véritable jardin de l’arbre magique, dont les branches viendront chatouiller les têtes des enfants sans laisser passer les parents. Les ramures roses du printemps et le feuillage rouge de l’automne de l’acer capillipes viendront animer les saisons de lecture de la bibliothèque. Les traces des anciennes fenêtres accueillent des lits ou bancs de lecture à l’extérieur, des rayonnages pour les parents et éducateurs à l’intérieur. La fosse en bois se construit en un jeu de plans inclinés variés qui invitent à tout type d’installations de lecture. Un grand rideau occultant installé sur un rail en spirale permet de délimiter un espace «heure du conte» de taille variable. Un plafond acoustique suspendu au-dessus de la fosse tamise son ambiance sonore et définit son échelle enfantine. L’espace polar a donné son identité à la bibliothèque, initiant sa signalétique urbaine. Il comporte à la fois un espace de visionnage en gradins pour les films noirs, dans la continuité de l’espace cinéma-musique, et un salon de lecture intime avec de grands fauteuils enveloppants individuels. Son nom est repris sur le mur en led bleu pour l’identifier.

CATEGORIE : culture

LIEU : Limoges (87)

SURFACE : 1359,67 m² 

COUT GLOBAL : 1 938 791 € HT

BET FLUIDE ET VRD : Larbre

BET THERMIQUE : Incub

BET BOIS : Gaujard

PAYSAGISTE : Scales

BET ACOUSTIQUE : Orféa

GRAPHISTE : Beau-Fixe

BIBLITOTHECAIRE : Marie Lissart

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