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Restaurant scolaire Forges
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CATEGORIE : équipement

LIEU : Forges-les-Bains (91)

SURFACE : 1 061 m²

COUT GLOBAL : 3 010 000 €

ARCHITECTES : ADSC + Matière à

BET STRUCTURE : Gaujard

BET THERMIQUE ET FLUIDES : Maya

S’installer dans la forêt

Le site de l’opération, à l’orée du bois, possède une qualité poétique indéniable, liée à la présence des arbres, nombreux et d’essences différentes (pins, châtaigniers, chênes), et à son relief escarpé orienté sud/ sud-est vers la vallée et le village. Nous avons cherché dans l’implantation de la future cantine à préserver au maximum ces deux qualités : lumière de lisière de forêt légèrement tamisée, pente naturelle ensoleillée. Le bâtiment s’insère avec discrétion dans le paysage forestier. D’une part il se scinde en trois unités fonctionnelles et volumétriques pour s’adapter au mieux à la pente du terrain. D’autre part il se plie, ponctuellement, pour conserver dans l’enceinte même de son emprise quelques arbres majeurs laissés en place dans des patios-failles. Les cheminements menant des deux écoles vers la cantine, qui débouchent dans ces failles, restent des promenades forestières créées au plus proche du sol existant.

 

L’échelle de la délicatesse

Notre conception a été guidée ici dans cet environnement végétal, plus encore qu’à l’habitude par un souci de délicatesse et d’attention à la nature en place. Le bâtiment se glisse sur la « pointe des pieds » entre troncs, branches et humus, dans les nuages ou à travers les rayons lumineux du ciel. Cette délicatesse nous a conduits vers un choix majeur d’échelle. En se divisant en trois entités, les 1000 m² de la cantine se répartissent finement dans trois grandes lanières plus apparentées à des maisons forestières modestes qu’à un vaste équipement public. Ces trois volumes se bardent de bois en toiture comme en façade, favorisant la symbiose avec l’environnement. Cette figure permet de glisser les différentes fonctions entre les arbres. Les petits volumes et leur inclinaison suivent au plus près les courbes de niveau pour une belle insertion dans le site.

 

Relecture du restaurant

L’implantation dans ce site particulier nous a amenés à travailler sur l’organisation fonctionnelle du restaurant et sa lisibilité. Les restaurants sont très souvent des bâtiments assez massifs, épais, qui offrent peu de points de repères dans l’espace, mis à part les repères signalétiques. Dans ce projet, les fonctions majeures du restaurant sont hiérarchisées par l’architecture. Trois entités volumétriques définies par leurs toitures rendent perceptible depuis l’extérieur le fonctionnement du bâtiment. Le volume des salles de restaurant, lanière sud, s’installe en belvédère sur le paysage, sur un mur de restanque le long des courbes de niveau, avec de belles vues au sud-est et de grandes verrières nord permettant de voir la cime des arbres. Ce volume est desservi depuis les deux écoles par les parcours forestiers. Il réunit à l’ouest le restaurant maternelle, à l’est le restaurant élémentaire, en son milieu le restaurant des adultes situés dans un espace isolé à proximité du self.

Le volume des cuisines, lanière intermédiaire, bénéficie également d’une très belle lumière naturelle nord pour un grand confort de travail. La production des repas située en partie centrale est le cœur du bâtiment. Les usages de service occupent les extrémités de la lanière : sanitaires, vestiaires, infirmerie, lingerie, locaux techniques.

Enfin, le volume des réserves, lanière nord, est entièrement desservi par trois de ses côtés, ce qui permet d’organiser la distinction de tous les accès : à l’est, l’entrée vers l’administration, à l’ouest l’entrée pour le personnel et la lingerie, au nord est l’évacuation des containers et l’export, au nord-ouest la livraison des marchandises et le départ municipalité.

Une hiérarchie s’installe entre ces trois entités, du plus grand vers le plus petit, adaptant la capacité à la fonction. Les deux circulations majeures : entre réserves et cuisine d’une part, entre cuisine et restaurant d’autre part, sont clairement exprimées dans les entre-deux d’une hauteur sous plafond plus réduite. Ces espaces entre-deux sont traités en couleur, tandis que les volumes majeurs sont traités par des matières…

Déjeuner au calme

Dans une journée d’école, Le temps du repas pour les enfants est un temps essentiel, il doit permettre de se ressourcer, de reprendre de l’énergie, au calme. Nous avons travaillé l’ambiance des salles de restaurant en ce sens. L’ensemble du plafond est en bois ajouré et joue un rôle acoustique de piège à son pour atténuer la réverbération. Les murs paille terre ont également un rôle d’absorption des bruits. La salle maternelle est redivisée en  plusieurs espaces par un mur serpentant en adobes qui permet de former de plus petits groupes et joue un rôle de séparateur visuel et acoustique à la fois. Pour accentuer le calme de cet espace de restauration, nous proposons une ambiance visuelle tamisée avec bois et terre comme seuls matériaux apparents, utilisés dans leurs couleurs naturelles. En contraste la faille de circulation est teintée dans une couleur vive et apporte de la gaieté au cœur du bâtiment.

 

Descriptif synthétique du procédé constructif

Le bâtiment est conçu en trois modules qui seront préfabriqués en bois et paille, puis livrés sur site et grutés. La plateforme de stationnement pour le personnel et de retournement prévue à côté de la cour de l’école maternelle pourra servir de zone d’implantation pour la grue. Les fondations seront les plus légères possibles afin de respecter au mieux le réseau racinaire de la forêt et de permettre aux arbres conservés dans l’environnement proche de poursuivre leur vie dans de bonnes conditions. Nous envisageons donc d’utiliser un système de fondations sur pieux métalliques vissés très peu impactant et surtout pouvant être retirés lors du démontage éventuel du bâtiment pour son recyclage à très long terme. Posées sur ces pieux, de grandes longrines longitudinales viendront supporter les éléments de structure bois : caissons de planchers, de murs et de toiture, charpente.

Conception énergétique 

Le principe qui guide notre conception énergétique est d’abord de limiter les besoins. L’enveloppe thermique du bâti est exemplaire et permet, à ce titre, de limiter fortement les déperditions surfaciques. Les déperditions aérauliques sont, quant à elles, un point crucial de la réussite de notre approche basse consommation. En effet, le programme exige un fort renouvellement d’air, à la fois pour les salles de restauration, mais surtout pour le process cuisine.

 

Chantier vert, Projet exemplaire 

La limitation des nuisances et pollutions dans le chantier sera faite par trois

axes majeurs :

• La préfabrication, qui limite très sensiblement la production de déchet sur le site

• La limitation des terrassements et les fondations par pieux visés, respectueux du terrain naturel

• L’utilisation de matériaux biosourcés, qui limite les éventuelles pollution dues au déchets

Le projet pourra être le support d’actions pédagogique, pendant la période de préparation comme pendant le chantier, qui pourra être visité régulièrement par les élèves. La sensibilisation à l’usage et à la démarche environnementale sera alors préparé bien en amont

 

Ventilations 

Nous proposons de travailler les salles de restauration avec des systèmes de ventilation double flux, avec récupération de chaleur. Ces ventilations permettront d’apporter du confort aux occupants tout en limitant la demande énergétique associée au réchauffage de l’air neuf. Dans le respect du même objectif, nous proposons de mettre en place des caissons d’insufflation et d’extraction avec modulation proportionnelle des débits sur les hottes des espaces de process cuisine et de laverie. Dans ces zones, nous ne prévoyons pas de système de récupération de chaleur. L’implantation de tels systèmes sur des réseaux d’extraction cuisine poserait des soucis d’entretien.

 

Rafraîchissement

Nous ne prévoyons pas de climatiser le bâtiment. Le site arboré, la conception de l’enveloppe thermique, ainsi que les protections solaires et les matériaux utilisés en intérieur permettent effectivement de rafraîchir le bâtiment et de le maintenir dans une utilisation confortable durant ses plages d’exploitation, simplement par sur-ventilation naturelle. Le choix de la mise en place d’un rafraîchissement actif reste cependant possible avec les systèmes de diffusion mis en œuvre. Cette disposition, selon demande du maître d’ouvrage, engendrerait nécessairement un coût d’installation et d’exploitation supplémentaire.

Éclairage 

Les dispositions architecturales, avec de larges baies cadrées au Sud et des puits de lumières au Nord, permettent d’apporter une lumière de premier jour à l’ensemble des zones accessibles au public, mais également pour les espaces de préparation culinaire. Ces dispositions naturelles seront complétées par de l’éclairage artificiel de technologies LED et avec gradation du flux lumineux en fonction des conditions réelles et de la présence.

Synergie des bio et géo ressources comme moteur de qualité 

Bois, terre et paille vont agir en symbiose pour créer le confort d’ambiance du futur bâtiment, non seulement par leur qualité visuelle, la présence de matière offerte, mais aussi par leur influence sur la qualité de l’air et la maîtrise des températures intérieures en toute saison. L’enveloppe en bottes de paille reste « ouverte », perméable à la vapeur d’eau. Plutôt qu’ illusoirement étanches à la vapeur d’eau, les parois à ossature isolées en bottes de paille sont une interface active entre l’intérieur et l’extérieur. La capacité hygroscopique du mur paille avec son enduit d’argile, celle du mur d’adobe, permettent de réguler finement les apports d’humidité liées aux usages et d’offrir aux utilisateurs un confort excellent et particulier. Le complexe paille-enduit à l’argile permet aussi d’optimiser les apports de chaleur gratuits les jours ensoleillés d’hiver, de capter l’énergie à travers les baies vitrées, de la stocker dans la masse de terre et de la restituer ensuite. Le gain d’énergie lié spécifiquement à l’emploi de ces matériaux n’est pas négligeable. En mi-saison et en été, lors de pics de chaleur, cette configuration maintient les températures estivales bien en dessous de la température extérieure.

Le réemploi pour une seconde vie ?

Coton recyclé issu des vêtements recyclés mais aussi réutilisation du matériel des cuisines existantes et/ou des mobiliers des salles à manger. Un bilan pourra être fait avec des propositions de réutilisation si elle est possible.

Une école participative ?

Les enfants pourraient participer à la construction de leur école… via des ateliers d’activité manuelle, comme par exemple atelier de dessins pour réaliser des « scraphito », creusement à « fresco » de la dernière couche de l’enduit d’agile, carrelage incrustation de mosaïques sur la base de leurs motifs dans le carrelage des sanitaires, dessins apposés sur les tables et chaises pour leur redonner une deuxième jeunesse …

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